ILE MARTINIQUE - (suite)

15 mars,

Ce matin baignade à Sainte Anne, je finis de nettoyer la coque d’Odysséa, elle n’est pas très sale mais des tâches brunes se déposent sur l’antifoulling et cela m’énerve. En même temps cela me fait travailler les apnées.

Entre le bain, les balades à terre et les communications wifi, les journées passent très vite.

Nous avons eu des nouvelles de La Bella Flora, elle est passée à Sainte Anne, nous l’avons loupée.

16 au 18 mars,

Nous retournons au port du Marin, nous devons compléter l’avitaillement de la cambuse et faire de l’eau. C’est que cela consomme 2 retraités !

Nous mouillons Odysséa à mi distance de la marina et du ponton de Leader Price. Nous tombons sur un voisin grincheux, il a peur que le rayon évitage d’Odysséa soit trop juste.

Nous passons la nuit et le lendemain nous quittons notre emplacement car nous n’aimons pas les grincheux, nous replantons la pioche un peu plus loin.

Nous retrouvons comme voisin Gwendal du voilier La Boiteuse, Bernard et Françoise du voilier La Bella Flora, et Françoise et Jean Pierre du voilier Gentiane.

Nous faisons également la connaissance d’un couple de Tourdumondiste, du voilier Pelagos, 11 ans de voyage autour de la terre en passant par le Cap de Bonne Espérance au Sud de l’Afrique.

Toutes les connaissances que nous faisons lors de notre voyage sont très enrichissantes, surtout ceux qui naviguent aux longs courts (grands voyages). Ils sont sympathiques, avenants, simples et très serviables, cela change des navigateurs pressés et stressés des charters.

20 mars,

Nous voilà dans l'anse Caritan, qui se situe à coté de Sainte Anne, c'est une baie agréable.

Nicole m’a préparé un repas d’anniversaire ce midi. J’ai oublié qu’aujourd’hui je comptais une année de plus, me voila avec 67 bougies à souffler ! Cà sert les apnées.

J’ai eu droit à un tee shirt, que mon amour de Nicole m’a offert. Voilà la vie passe vite ! Et les journée sous les tropiques passent encore plus vîtes.

21 mars,

Nous quittons l'anse Caritan, la pioche est levée à 8 h 30mn, direction Grand Anse D’Arlets où partait-il, nous pouvons voir des tortues tous les jours.

Nous contournons le rocher impressionnant du Diamant. La mer est houleuse avec un vent de travers.

Odysséa avance à 6 nœuds. A 11h 30 la pioche est posée à Petite Anse d’Arlets. Mon ancre dérape pas moyen de la faire crocher, je la relève, elle est pleine de fer à bétons entrelacés, j’enjambe le balcon de l’étrave, me voilà en équilibre sur une jambe pour dégager mon ancre.

Je décide de prendre une bouée toute proche, le temps de visiter le village d’Arlets. Dans le prolongement du ponton, sa petite église mignonne nous accueille . Nous ne restons pas au mouillage, il est trop rouleur !

A 14 h 00, nous larguons la bouée pour aller à Grande Anse d’Arlets.

Un quart d’heure après nous sommes mouillés sur fond de sable par 3,50 m d’eau. L’eau est d’une clarté impressionnante.

Le soir nous mangeons dans le cockpit sous une pleine lune, sa clarté nous permet de voir les plaques de sable et d’algues au fond de la mer, quel plaisir !

22 mars,

Petit déjeuner, et nous voilà partis marcher le long de la plage de Grande Anse, elle est bordée de petits restaurants et de quelques bars.

Le temps est maussade avec quelques averses. Par la route nous rejoignons Petite Anse et nous revenons par le chemin de randonnée de Morne Champagne.

Il traverse la péninsule volcanique qui sépare Grande Anse du bourg de Petite Anse d’Arlets.

Le départ du chemin de randonnée grimpe très dur. La récompense est la vue imprenable sur la baie et le bourg d’Arlets, puis il serpente sur la colline, celle ci est boisée de petit arbustes et de maquis.

La pluie nous surprend, la terre argileuse nous colle sous les semelles, ce qui rend la descente vers Grande Anse un peu scabreuse, nous arrivons sans encombre, sans glissade !

Ballade bien sympathique malgré l’humidité, nous n’avons rencontré qu’un seul couple.

En annexe nous faisons le tour de l’Anse à la recherche de tortues qui au dire des navigateurs sont nombreuses dans cette anse.

Nous en apercevons une seule qui a bien voulue montrer sa tête à deux reprises, puis elle a disparue.

23 mars,

Ce matin une belle goelétte est venue s'amarait dans la baie.

A 8 h 00 du matin, je prends mon petit bain avec la PMJ (caméra) à la main. Comme je l’ai dit l’eau est très claire, le fond de la baie est tapissé d’algues sur lesquelles j’aperçois une tortue qui broute.

Elle se déplace avec des mouvements lents et souples avec une grande efficacité. Je penne à la suivre avec mes palmes, puis elle accélère et disparaît.

Autour des rochers une multitude de petits poissons évoluent sans se soucier de ma présence. Que du bonheur !

Nous quittons ce petit paradis à 10 h 00, via l’Anse Mitan. 24 milles nautiques effectués en 2 h 00 au pré serré sur une mer très agitée.

Sa mouille à bord d’Odysséa ! Et pas d’essuies glace sur les lunettes. Que font les professionnels des lunettes ? Ils ne pensent pas aux pauvres navigateurs !

L’Anse Mitan est très touristique, de grands hôtels, de petits restos, de belles plages de sable blanc et un bon mouillage bien abrité.

Nous posons l’ancre par 6 mètres de fond, sur du sable et des débris de corail mort, malgré cela l’ancre s’est bien plantée.

Les fonds ne sont pas supers, par contre l’eau est à bonne température pour se rafraîchir. Ce qui gâche un petit peu, c’est un puissant alizé qui nous amène des pluies par petits grains. Ces petits grains créaient chaque fois une panique à bord pour fermer rapidement les panneaux de pont et les hublots.

Petite descente à terre, l’ambiance est décontractée et familiale, tout le monde à l’air de se connaître, sa chante et sa rigole dans les bars.

Anse Mitan veut dire « La plage du milieu », dans son prolongement se situe la Pointe du Bout, où se cache une marina, c’est là que se trouve les plus beaux hôtels et les boutiques de luxe.

24 mars,

Petit bain matinal et nous voilà partis pour le mouillage de Trois Îlets, par vent fort d'Est dans le pif. En se moment le vent est fort, rafale de 25 à 30 nœuds, ce qui soulève un gros clapot dans la baie de Fort de France, la météo ne tient pas compte des conditions locales. Nous faisons comme le petit Poucet, nous remontons de balises cardinales en balises cardinales pour arriver au mouillage des Trois Îlets.

Nous posons la pioche par 2,9 mètres d’eau. L’ancre croche immédiatement, heureusement car Éole ne ménage pas ses poumons ces jours ci.

Trois Îlets, ravissant petit village, jadis baptisé « Cul de sac à vaches », il tient son nom actuel des Trois Îlets : Charles, Sextain et Théblaux, qui émergent dans la crique.

Dans le village, sur la place centrale se dresse une charmante petite église «  Notre Dame de la Bonne Délivrance », où fut baptisé en 1763, la future Impératrice Joséphine. Cette place accueille également un petit marché et une pittoresque mairie.

Gauche

Nous partons en bus visiter le village de la poterie.

Ce village est installé sur le site d’un ancien couvent de Jésuites, et depuis 1783 s’y tient la poterie. Des maisonnettes créoles de l’ancienne habitation sont occupées par des artisanats potiers et des commerçants de souvenirs.

Plusieurs artisans fabriquent, des vases, pots, lampions, et figurines en terre cuite avec un art très poussé dans les finitions et les détails. Se sont vraiment des artistes !

Surpris par la tombée de la nuit, pas de bus. Le retour se fait à pied sur une route non éclairée, sans bas-côté, avec une circulation intense. Nous ne sommes pas rassurés, les voitures nous rasent. Tout en marchant nous faisons du stop. Après 1,5 km nous sommes pris par un automobiliste qui a la gentillesse de nous déposer à la place centrale de Trois Îlets. Avant de rentrer à bord, nous nous arrêtons à l’église de Notre Dame de la Bonne Délivrance où nous assistons à une messe chantée.

26 mars,

Nous laissons Odysséa au mouillage et prenons la navette pour la Capitale de l’île, Fort de France.

Jusqu'en 1848, cette commune était appelé For Royal. Elle concentre le quart de la population de l’île (90500 habitants), et la totalité des institutions administratives.

La navette (7 € a/r) nous dépose dans la baie des Flamands où sont mouillés à l'abri du Fort St Louis de nombreux voiliers. A peine avons mis les pieds sur le quai que la pluie nous tombe dessus. Ce temps pluvieux n'est pas de saison, cela fait 15 jours que le temps alterne éclaircies et fortes averses ventées.

Nous allons nous abriter au marché artisanal où quelques artisans exposent des articles créés de leurs mains et d'autres de produits manufacturés.

La pluie cessant nous entrons dans la ville. Elle est un mélange d'immeubles modernes, de villas créoles aux vérandas en bois et des ruelles étroites qui sont réputées animées. Pas de chance pour nous, nous tombons sur le très grand week-end de Pâques, ici cela donne quatre jours fériés le vendredi saint, samedi, dimanche et lundi, beaucoup de magasins fermés.

Nous profitons d'une semi animation rurale, nous déambulons dans les rues piétonnières où quelques groupes musicaux se produisent.

Une visite aux marchés, où les légumes et les fruits tropicaux côtoient les fleurs d'une remarquable beauté.

A l'extérieur du marché des marchants d’acras nous mettent en appétit avec leurs multiples variétés d'acras, morue, crevettes, fruit de mer, légumes ... ,plus leurs beignets aux fruits exotiques, nous y dépensons quelques euros.

Pour aller voir la bibliothèque Schoelcher, un édifice de verre et de fer, nous traversons la ville. C'est l’œuvre de l'architecte Henri Picq, un contemporain de Gustave Eiffel. Construite en 1887 dans les jardins des tuileries ,pour la montrer au parisiens, elle est ensuite transportée par bateau à Fort de France où elle a été remontée en 1893.

En 1883, Victor Schoelcher fit don à la Martinique de 10 000 volumes qui fondèrent la basse initiale de la bibliothèque, la plupart de ses livres disparurent dans le grand incendie en 1890.

En face de la bibliothèque, la place de la savane, un îlot de végétation de 5 ha, orné de plusieurs essences d'arbres, palmiers royaux, d'arbres du voyageur et de bougainvilliers. Elle s'étend jusqu'au pied du Fort Saint Louis. Elle a pris la place d'un ancien marigot. Elle est devenu place d'armes, un haut lieu de vies foyalaises, depuis l 17 e siècle.

Après une période malfamée,et suite à trois ans de travaux de réhabilitation, la place a été ré-ouverte en 2011,. Cela a montré un nouveau visage plus souriant avec des kiosques,de restaurants, de glaciers, de bars, de crêperies et d'artisanats

Non loin de là, la plage à la française, offre son sable blanc aux foyalais, plage très fréquentée.

27 mars

La pluie est toujours présente, quel sale temps, de grosses averses lavent le pont d'Odysséa.

Entre deux averses nous descendons à terre visiter la Pagerie aux Trois Îlets, « berceau de Joséphine de Beauharnais ».

C'est dans cette plantation sucrière que naquit, Marie Joseph Rose Tascher de la Pagerie en 1763 surnommée Yéyétte, elle allait devenir Impératrice des Français sous le règne de Napoléon.

La visite guidée, un peu expéditive des ruines de l'habitation, détruite par les cyclones et du moulin qui n'en est plus un.

Un petit musée est aménagé dans l'ancienne cuisine, seul bâtiment restauré.

Il renferme les souvenirs de Joséphine, lit d'enfant, mèches de cheveux, des lettres, des gravures, retraçant son destin romanesque aux rumeurs d'une femme aux mœurs dépravées.

A 15 h 30, nous quittons Trois Îlets pour l'Anse Mitan où je pensais être plus à l'abri du vent. Erreur ! Nous plantons l'ancre en plein grains, douche assurée jusqu'au slip. Le mouillage que nous avons trouvé calme lors de notre dernier passage est rouleur cet fois ci.

Comme les fonds ne sont pas d'une excellente tenue, je plonge pour m'assurer de la façon dont l'ancre s'est plantée. La tenue est assez correcte, pour plus de sécurité, je rajoute de la chaîne.

 28 mars,

Toujours des averses, on m'a parlé du soleil de la Martinique mais on m'a pas prévenu qu'il tombait en morceaux. Où est le ciel bleu ! Heureusement que l'eau est toujours à bonne température !

Comments

[gabrielle]

Merveilleux, merveilleux, merveilleux ....