ILE DE LA MARTINIQUE - ILE DE LA DOMINIQUE

28 mars

Ce matin l’anse Mitan est sous les averses. On m'a parlé du soleil de la Martinique, on ne m’a pas prévenu qu'il tombait en morceaux ! Où est le ciel bleu ! Heureusement que l'eau est toujours à bonne température !

Le mouillage s’est assagi, Odysséa roule moins. Programme du jour : baignade, farniente et promenade.

Nous allons jusqu’à la Pointe du Bout où se trouve une petite marina bien protégée avec très peu de place pour les voiliers. C’est une marina, bon chic, bon genre, avec pleins de commerces autour. C’est là que nous avons passé la fin de l’après-midi en compagnie d’une connexion wi fi.

 29 mars

Nous traversons la baie de Fort de France, pour mouiller dans la baie des Flamands aux pieds du Fort Saint Louis, qui est planté en haut de la falaise et domine la baie.

Cette forteresse à la Vauban, remonte au XVIIIe siècle, et aux rivalités franco-anglaises.

Il eut plusieurs noms, « Fort Royal » puis « Fort République » et enfin « Fort Saint Louis » en 1802. Il abrite toujours la commanderie de la Marine des forces françaises aux Antilles-Guyane.

Je plonge pour vérifier mon ancre comme d’habitude, elle se cache sous une bonne épaisseur de sable.

Enfin une belle journée sous un soleil radieux.

31 mars

Descente à Laeder Price pour compléter la cambuse du bord.

A 11 h 00, nous levons l’ancre pour aller à la marina Z’Abricot qui se trouve à la pointe des grives, distant de 2 milles de Fort de France.

L’accostage à la marina est sportive, dû à un vent de travers qui met Odysséa en difficultés en marche arrière, obligé de faire un accostage, la proue face au ponton. Enfin à 12 h 00, nous sommes amarrés.

L’après-midi, nous profitons de la voiture du voisin de ponton pour aller faire la lessive, à la laverie automatique dans la zone Dillon.

Au retour Odysséa a eu droit au grand pavois.

1 avril,

Bricolage à bord, dont le remplacement de la charnière de la baille de mouillage. A 16 h 00, le voisin de ponton me véhicule jusqu’à la station-service près de zone Dillon pour aller chercher une bouteille de gaz de 13 kg afin de remplir mes 4 bouteilles de camping gaz.

 2 avril,

Je transverse le gaz de la grosses bouteille dans les petites puis je nettoie tout l’extérieur d’Odysséa, ce qui m’occupe toute la journée. Nicole s’occupe du nettoyage de tout l’intérieur, cela faisait 3 mois que nous n’avions pas fait de grand nettoyage.

 3 avril,

Départ vers le Nord de la Martinique, pour la ville de Saint Pierre. Navigation tranquille malgré un vent tournant qui nous oblige à faire de nombreuses manœuvres de voile.

Je ne peux plus relancer mon ordinateur de navigation, je m’aperçois que le bouton de marche arrêt ne remplit plus sa fonction.

13 h 30, nous rentrons dans la baie de Saint Pierre, où le vent nous abandonne, nous posons la pioche à 14 h 50.

Franck, un voisin de mouillage me donne l’adresse d’un réparateur pour mon ordinateur. Nous verrons cela demain.

Peinture montrant la Rade de Saint Pierre avant l'éruption du volcan de la Montagne Pelée.

4 avril,

Visite de la ville Saint Pierre, le Pompéi des Tropiques.

Saint Pierre, fondé en 1635 par Pierre Belain Desnambuc, était la capitale économique et culturelle de la Martinique. Elle était le premier foyer de colonisation et devint florissante grâce à l’industrie de la canne à sucre et du rhum. Elle a été le siège des gouvernements anglais au court des occupations britanniques, 1762, 1794 et 1809, et sera aussi le berceau de l’abolition de l’esclavage en 1848. Elle a été une ville très moderne pour l’époque. Cité riche et cosmopolite, elle possédait le télégraphe, l’eau courante, l’électricité et même un tramway hippomobile, doté d’une cathédrale et du plus grand théâtre des Antilles (copie conforme du théâtre de Bordeaux).

Jusqu’au jour du 8 mai 1902 où le volcan pelé qui domine la ville donne des signes d’inquiétudes d’éruption, et à 8 h 02 du matin dans une formidable explosion, une nuée ardente s’échappa du volcan. Ce nuage de cendres, de pierres et de gaz enflammé descend en trombe sur la ville et la rade. Tout est détruit en quelques minutes, cela a été la plus meurtrière des éruptions du XXe siècle, de 28 000 personnes de tués, il n’y a eu que 2 survivants, 1 cordonnier et 1 prisonnier nommé « Cyparis », petit voyou qui dut a survie à l’épaisseur des murs de son cachot.

La ville de Saint Pierre est totalement anéantie, les seize rhumeries sont totalement détruites.

 Saint Pierre garde les stigmates de la tragédie, le théâtre, le cachot de Cyparis, le bâtiment de la bourse restauré, le pont de Pierre, l’escalier Monte au Ciel, sont des vestiges dont certains ont été épargnés.

En se promenant dans la ville, les ruines des maisons classées monuments historiques et les nombreuses épaves dans la baie traduise de la violence de l’éruption.

5 avril,

Visite de la distillerie DEPAZ avec dégustation gratuite. C'est l'unique rescapée des seize distilleries en activité dans les environs de Saint Pierre en 1902. Elle a été reconstruite par le fils Victor DEPAZ , seul rescapé de la famille (il faisait ses études à Bordeaux au moment de l'éruption).

Pour s’y rendre il nous a fallu marcher 6 km aller/retour, une belle balade en montagne sous un soleil de plomb, qui pèsent sur les épaules.

Implantée au pied de la montagne pelée face à la mer des caraïbes, la plantation DEPAZ est un lieu unique chargé d’histoire. Depuis 1651, la distillerie élabore des rhums agricoles de très grande qualité, bénéficiant du terroir remarquable de la Montagne pelée.

C’est une visite non guidée, sur un parcours fléché qui comporte des postes d’observations avec des panneaux d’explications sur la fabrication du rhum.

 Panneaux des étapes de la fabrication du rhum

La période de la récolte s’étale généralement de février à juin.

Nous découvrons la plus ancienne machine à vapeur de l'ile, une roue à aubes, le musée de la vapeur, avec la plus surprenante vestige de l'ancienne distillerie dont la cloche fondu lors de l'éruption , qui gérait le temps de travail des esclaves.

                                   Vestige de la cloche fondue par la nuée ardente volcanique.

Nouvelle cloche identiqu fondue pour les 100 ans de l'éruption.

Pour terminer la visite, nous finissons par la dégustation de divers rhums, et dont voici une petite recette.

RECETTE DU PLANTEUR

Mélangez dans un verre :

- 2 mesures de rhum vieux

- 4 mesures de jus cocktail exotique

- une larme de sirop de canne

- saupoudrez de cannelle, muscade, et vanille râpée

- agitez et servir très frais

C'est avec beaucoup d'énergie, que nous redescendons à la rade pour retrouver notre maison sur l'eau « Odysséa ».

ILE DE LA DOMINIQUE

6 avril,

A 6 h 30, l'ancre est décrochée, notre parcours est de 54 milles pour rejoindre l’île de la Dominique. Départ au moteur de Saint Pierre en Martinique, puis sous voile, quand Éole à bien voulu se réveiller.Nous avons dû le déranger dans son sommeil car il a était en puissance pendant toute la remontée de la Martinique jusqu'au canal entre Martinique et Dominique.

Notre navigation a été agrémentée tantôt par du vent, plus de vent, pendant 1 heure (moteur), Éole se remet à souffler, et pour finir plus de vent (re-moteur), afin d'atteindre Portsmouth dans la baie de Prince Rupert en Dominique.

A 16 h 30, je mouille devant la plage au sable gris-noir, prés de Prince Rupert Bluff Point.

7 avril,

Nuit houleuse dans la baie, lors de notre arrivée Odysséa ne roulait pas ou peu. Pendant la soirée la houle du Sud-Ouest est rentrée dans la baie et nous a pourrie la nuit.

Nous prenons notre annexe pour aller faire les formalités au bureau des douanes du quai commercial de Glanvillia au Sud de Portsmouth qui se trouve de l'autre côté de la baie.

Nous descendons à terre faire notre entrée à l’île de la DOMINIQUE. La clearance chez les customs très sympas, est faite en 30 minutes et nous disent que l'immigration n'est pas pas nécessaire (nous sommes surpris).

Nous voilà repartis avec notre annexe, visitant les contours de la baie. Sur le rivage de Prince Rupert Bay, des carcasses de cargos, témoignages de passage de cyclones successifs qui les ont violemment jetés sur la plage.

Nous nous arrêtons au Sandy bar pour un café et une connexion wi-fi. C'est un bar très sympa , tenue par une Française, où tous les voileux se retrouvent. Ce bar à une âme, sur les planches de bois, sont notés le passage des bateaux en transit avec d'aimables annotations (graffitis et signature de leur bateau).

Nous laissons notre annexe en sécurité au ponton de Sandy bar et partons découvrir la ville de Postsmouth à pied sous un soleil écrasant.

Comments

[celine]

on a vu la recolte, fermentation et distillation mais on a raté la dégustation !!!!! pensez à nous!



sérieux 6 km à pieds??? mais vous avez des vélos pliables non? on les voit jamais

[gabrielle]

Merci pour tout : les commentaires, comme les photos. Quel rêve partagé. Bonne continuation mes amis, gros bisous.