CAP VERT - ILE DE BRAVA
24.12,
Sur l’Ile de Brava, il y a de belles fleurs et de belles femmes. Elle est la plus petite Ile habitée du Cap Vert, elle fait 67 Km² de superficie, et 9 km de long. L’Ile est la plus montagneuse de l’archipel avec un relief accidenté et plusieurs rivières profondes, un excellent climat et une température régulière entre 16 et 25 degrés. Son relief lui permet d’accrocher les nuages, s’en en fait l’Ile la plus verte et la plus arrosée. Elle abrite les plus grandes variétés de plantes et de fleurs surtout les hibiscus.
A 9 h 00, nous prenons un aluguer pour aller à la capitale de Vila Nova Sintra, elle se trouve à 500 m d’altitude sur la place d’un ancien cratère.
La différence de température avec la côte se fait ressentir. Les maisons de pierre ont toutes un jardin avec un potager, clôturées par des haies d’hibiscus de différentes couleurs. Les variétés de fleurs sont dans toute la ville, jasmins, bougainvilliers, jacarandas, des et frangipaniers. Sa végétation exubérante, ces arbres plantés le long des rues et ses allées propres, c’est l’une des plus belles villes du pays. La place centrale est un beau jardin fleuri.
En se promenant dans la ville nous découvrons la maison du poète Eugenio Tavares, né à Brava en 1867 avec sa statue qui trône devant la porte et son mur décoré.
Comme nous l'avons vu dans toutes les Iles du Cap Vert, ici aussi ils ont installés des appareils en libre service sur une place publique pour faire de la musculation. Le soir de nombreux jeunes les utilisent. Grosse séance de musculation pour moi au pic du soleil, heureusement que la bière est là pour me rafraîchir.
Le tour de la ville est effectué en ½ journée, nous reprenons l’aluguer. Il tourne dans la ville à la recherche de nos amis et ne repartira que quand le plein de passagers sera fait pour revenir à Porto da Furna.
A notre retour, le cargo tant attendu venant des Amériques est amarré au port.
Il apporte comme tous les ans les cadeaux de Noël envoyés par les parents ou la famille qui travaillent aux USA.
Ils sont nombreux à avoir émigrés en Amérique, les attaches avec les USA ont commencés à la fin du XVIII siècle avec l’arrivée des baleiniers américains qui viennent en Atlantique.
Ces baleiniers américains en quête de main d’œuvre engagent rapidement des Capverdiens en raison de leur réputation de marins courageux et travailleurs. C’est le début de l’exode massif des jeunes.
Le soir de Noël, nous nous rendons au restaurant sur la jetée pour notre repas. La table est mise à l’extérieur sur le trottoir, la cuisinière nous dépose sur la table un grand plat ou se mélange du poisson (Tazar), du poulet, le tout cuit au barbecue, un grand plat de riz et de frittes, salade de tomates, et en dessert la cuisinière nous avait fait un cake avec des pêches au sirop.
Cela n’est pas extraordinaire mais pour ici à BRAVA ou il n’y a rien, c’est grandiose, le tout arrosé d’une bonne bouteille de vin de Bordeaux que j’avais à bord. Nicole a trop mangé, elle a été barbouillée toute la nuit.
25.12,
Les jeunes Capverdiens ont trouvés un jeu très amusant avec les aussières du cargo amarrées au quai.
La houle qui tend et balade les aussières leurs servent d’ascenseur. Ils s’accrochent à l’aussière et une fois avoir attend la hauteur maxi, ils lâchent et se laissent tomber dans l’eau du port.
Langouste péché et offerte la veille par Alberto, que j’ai cuit au bouillon, décortiquée et décorée à la mayonnaise. Nicole a fait des œufs mimosas au crabe, un gâteau au citron avec une bonne crème anglaise à la vanille des Iles, le tout arrosé d’une bouteille de champagne rosé.Ce matin nous restons sur nos bateaux et préparons le repas du jour de Noël.
Françoise s’occupe de pommes de terre sautées et du fromage. D’un commun accord nous prenons notre repas sur La Bella Flora où il y a plus d’espace. Bon repas agréable.
La fin d’après midi se passe tranquille sur Odysséa avec des contacts de la famille sur Skye.
26.12,
Ce matin nous descendons à terre pour se procurer du pain, Alberto notre connaissance nous guide dans la ville. Il n’y a plus de pain, la boulangère qui vient de la ville de Nova Sintra et livre le pain est repartie à 9 h 00.
A 15 h 30 nous partons ramasser des bigorneaux à l’ancien phare de l’entrée du port, guidé par Alberto.
Mais oui, il y a un « mais ». Nous devions passer par le port de commerce et de Ferry ; celui-ci étant fermé, il nous a fallu grimper et escalader la colline puis la redescendre pour accéder aux rochers de l’entrée du port. Du sport qui n’était pas prévu !!
Faire de l’escalade en tenue pour aller ramasser des bigorneaux, il fallait du courage, surtout avec des chaussures à oursins aux pieds. Le seul qui était à l’aise c’était Alberto le capverdien, avec ses claquettes aux pieds. Enfin cela a été une bonne après midi à ramasser des bulots et des escargots de mer.
La journée se termine par une bonne bière pour les hommes et jus de fruit pour les femmes sur le bateau.
27.12,
Ce matin à 8 h 15, Alberto notre gentil capverdien, nous apporte le pain commandé la veille.
A 9 h 30 nous partons avec lui en aluguer jusqu’à Vila Nova Sintra. Une fois arrivée, nous marchons dans la ville pour se rendre chez le seul menuisier de la ville, afin que Bernard passe commande des rails de fargues pour sa table de cockpit.
Puis, nous entamons une marche de 2 h 30 vers Faja da Agua, petit port de la côte Ouest. Notre marche débute sur la route pavée qui nous conduit à Cova Rodela, petit village ou nous croisons un homme d’une cinquantaine d’années, celui ci est le médiateur de l’Ile.
Ensuite nous rencontrons un homme chevauchant un âne et conduisant un autre âne transportant des bidons d’eau.
La suite de notre promenade s’est faite sur des chemins pavées qu’emprunter les gens de Brava avant que les routes sont réalisées.
Nous traversons plusieurs petits villages de 5 à 8 maisons dont très peu sont habités.
Alberto nous parle des cultures au fur et à mesure que nous les rencontrons sur notre chemin. Dans les potagers, il nous montre des plants de manioc dont on coupe un bout de branche que l’on enfonce dans la terre, au bout de 3 jours les feuilles commencent à pousser. Il nous montre une pousse de manioc de 3 mois, c’est un arbre dont le tronc fait 10 cm, sa racine, qui est le manioc fait le tripe. C’est une racine que l’on cuisine, elle est plus goûteuse que la pomme de terre, on en fait même de la farine pour faire du pain.
Alberto nous montre dans une bananeraie des bananiers et nous explique leur repousse une fois le régime de bananes coupé, après il nous montre les goyaviers, des arbres de toute taille avec des fruits à leur sommet. Notre balade se poursuit par des champs de patates douces et de canne à sucre.
Nous quittons le chemin pavé pour descendre vers Faja d’Agua par un chemin de pierre très pentu ou passent les ânes, pour arriver dans une vallée couverte d’une forêt tropicale.
Là Alberto nous fait découvrir l’arbuste du tamarin. Le fuit du tamarin est une coque qui ressemble à un gros haricot de couleur kaki pendue sur les branches de l’arbre. Elle devient marron lorsqu’elle est mure, il faut casser cette coque pour extraire le fuit sucré d’une couleur caramel dans lequel se trouve un noyau.
Le fruit du tamarin
Sur le bord du sentier nous cueillons des bananes qui poussent à l’état sauvage. Pour les attraper, je fais la courte échelle à Alberto. Je découpe le régime et partage les bananes, son lait est très collant et tâche les mains.
Nous traversons une forêt de bambous dans laquelle Bernard taille un bambou pour fixer un croc pour remonter les futurs poissons remontés à la traîne.
Après une descente harde, nous arrivons à Faja da Agua ou l’aluguer nous attend pour nous ramener à Vila Nova Sintra par une route pavée, taillée au couteau dans la montagne.
A 14 h 30, le repas est pris dans un restaurant à Vila Nova Sintra. Nous reprenons la route avec l’aluguer et nous retournons chez le menuisier où nous prenons les pièces de bois que Bernard a commandé.
Nous poursuivons la route aux 99 virages pour arriver au port de Furna où une grosse houle secoue les bateaux et déferle sur la digue.
Véhiculé par l’annexe de l’anglais du catamaran mouillé près de nous, nous allons vérifier nos amarres respectives frappées sur les rochers. Je dégage mon amarre passée sous un rocher et je la fais retendre par Nicole resté à bord.
La vérification des amarres faite pour la nuit, nous retournons à bord de nos bateaux.
28.12,
Ce matin Alberto a apporté 3 poissons (des perroquets) qu’il a pêché et les a donné à la Bella Flora pour les partager.
Bernard les vides sur la jupe arrière de son bateau et Françoise les préparent pour le repas du soir.
Aujourd’hui nous ne descendons pas à terre, une grosse houle rentre dans le port et déferle sur la digue. Odysséa bouge beaucoup, tire sur sa chaîne, son aussière frappe sur les rochers.
L’après midi se passe à écrire, à lire et à mettre à jour le blog, ce qui met mal en point l’estomac.
La journée se termine sur le repas excellent de poissons à bord de La Bella Flora.
29.12,
Cette nuit le vent a soufflé et la houle ne s’est pas calmée, le bateau est mal mené.
Je descends à terre pour vérifier l’aussière et parle à Alberto pour compléter le plein d’eau d’Odysséa.
Je lui demande également s’il connaît une personne qui aurait la gentillesse de laver le linge car à bord c’est la restriction d’eau.
Alberto m’annonce que l’on ne pourra pas avoir d’eau car il répare la canalisation qui est percé. Une fois la canalisation réparée, nous pourrons avoir de l’eau.
Nous descendons à terre et Alberto nous amène en haut du village chez une dame qui lavera le linge de Nicole et Françoise.
Nous faisons quelques emplettes au village et terminons au bar du port consommer une bière avec Bernard.
Pour la première fois une brise fraîche s’est levée et tournoie dans le port.
Depuis le quai, l’embarquement sur l’annexe se fait d’une façon sportive, la houle fait monter et descendre notre canot, il faut bien calculer pour ne pas tomber à l’eau.