CAP VERT - ILE DE SANTIAGO (suite)
15.12,
Ce matin mise à l’eau de l’annexe. Je suis entrain de fixer les poulies au portique, quand je me retourne, et là je vois mon annexe qui s’est décrochée. Je la vois partir, emportée par le vent. Je sors aussi vite que je peux le tee shirt et les lunettes, je plonge ; elle est déjà à plus de 20 mètres du bateau. Un pêcheur de Tarrafal me voyant plonger, fait demi tour ave sa barque pour bloquer l’annexe à plus de 50 m de distance. Il y a longtemps que je n’ai pas nagé 50 m aussi vite. Je monte dans l’annexe, je remercie le pêcheur et je ramène titine au bateau.
Ce matin nous allons visiter la côte au vent et prenons possession de la voiture de Stéphane le Suisse. La côte Est est très découpée, avec une grosse houle qui s’écrase en force sur les rochers
La côte Est est très découpée avec une grosse houle qui s’écrase sur les rochers faisant des gerbes qui s’illuminent aux rayons de soleil. Cela ressemble à nos Côtes Bretonnes.
Sur le littoral, de nombreuses criques abritent des petits ports de pêche où les barques sont remontées sur les plages de sable noir, Porto Formoso, Manque de Sete de Ribeiras, Calheta de St Miguel, tous ces ports de pêches se ressemblent.
Seul Pedro Badejo est un abri où les barques sont à flot, c’est un village de pêchers et de paysans, car l’agriculture y occupe une place importante. La ville est surnommée « Santiago » et tous les ans s’y déroule le Festival de musique qui est très populaire.
La région est recouverte de plantations diverses, bananiers, palmiers.
Santa Cruz est un peu à l’écart de la côte, qui est également une zone de culture avec une belle végétation. On y fabrique également du grogue et les paysans sont accueillants et forts sympathiques.
Sut toute la côte, les maisons sont grises, faites de parpaings et non finies, ce qui donne à la côte un air triste et pauvre.
La route menant à Praia est pittoresque, agrémentée par des successions de palmeraies et d’espaces désertiques.
Nous finissons notre journée à Praia, en faisant l’avitaillement du bateau pour les jours à venir afin d’effectuer la plus longue traversée, qui va être imminente.
16.12,
Aujourd’hui journée de navigation de la baie de Tarrafal à la capitale Praia sur l’Ile de Santiago, au programme 37 milles nautiques.
Nous levons l’ancre à 10 h 30, après s’être frotter à la Bella Flora, pour faire passer à Bernard 3 bidons qu’il m’a proposé de remplir d’eau du son désalinisateur, (plus de peur de mal).
Navigation éprouvante, beaucoup de réglage de voiles car le vent le long des côtes est instable, il change sans arrêt d’orientation.
Nous mouillons l’ancre à 18 h 00, dans la baie de Praia
17.12,
Aujourd’hui au programme la clearance de sortie, et surtout nous faire tamponner nos passeports de sortie de Cap Vert par la police des frontières et finir l’avitaillement en frais.
Nous commençons par la Police Maritime pour la clearance et demander notre acte de francisation et titre de navigation (au Cap Vert, la police nous prend notre livret et nous le redonne qu’en sortant de l’Ile) et demandons la permission de pouvoir faire halte à l’Ile de FOGO et l’Ile de BRAVA. Le policier Pedro Delgados, nous permet d’effectuer ces haltes à condition de payer à chaque Ile, la clearance.
Ensuite nous allons à la Police des Frontières faire tamponner notre sortie sur les passeports. Il est 12 h 50, personne dans les bureaux, un policier nous informe qu’ils ont été mangés, qu’ils seront là dans 15 mn.
Un capverdien en civil arrive avec le sourire et nous fait rentrer dans son bureau. En ½ heure tout est réglé. Les visas sur nos passeports faits, nous partons l’esprit tranquille.
Nous hélons un taxi jaune de Praia (200 escudos, ~ 2€ la course) afin de se rendre au plateau (un quartier de Praia non loin du port), pour le marché municipal.
Nous rentrons à 17 h 00 récupérer l’annexe sur la plage juste à côté de la Police Maritime. Elle est gardée par un pêcheur qui nous aide à porter toutes nos courses du taxi à l’annexe et nous aide à décoller de la plage moyennant un batchis. Ce n’est pas comme à Tarrafal ou les embarquements et les débarquements étaient sportifs, ici nous sommes bien abrités de la houle ce qui facilite les transferts en annexe.
18.12,
Nous nous apprêtons à faire le plein de gaz oïl. C’est La Bella Flora qui fait le plein en premier. Nous déposons en annexe Nicole et Françoise pour nous aider à l’accostage au ponton de la pompe de gaz oïl. Un dénommé Georges nous propose avec insistance ses services, cela malgré notre refus.
Nous retournons sur la Bella Flora. Sur le ponton notre place est occupée par un bateau de pêche qui a été plus rapide que nous, nous tournons dans la baie en attendant notre tour. Un deuxième bateau de pêche vient également pour faire le plein de gaz oïl, Bernard laisse sa place à la pompe car c’est un professionnel de la mer. Nous passons 2 heures à faire des ronds dans la baie.
Enfin à 14 h 00, nous sommes amarrés au ponton, le fameux Georges prend les amarres des mains de Françoise, je passe le pistolet de la pompe à Bernard. Georges, avec la rapidité et la souplesse d’un singe monte sur le bateau pour activer le pistolet que Bernard tient dans sa main. Je le réprimande et l’informe que l’on ne monte pas à bord sans l’autorisation du capitaine, il redescend immédiatement.
Le plein fait Georges demande 300 escudos à Bernard, Bernard palabre avec lui et lui donne 100 escudos (ce qui est correct pour le service rendu). Georges nous quitte en faisant une réflexion pleins de sous entendus « ça ne fait rien mon gars".
Nous remontons sur le bateau de Bernard et allons au mouillage. Nous mangeons rapidement sur son bateau et nous menons Odysséa à sont tour, au ponton pour le plein de gaz oïl.
Oh surprise, je ne fais que 21 l de gaz oïl, ce qui est peu pour le nombre d’heures de moteur qui ont été effectuées. J’ai dérangé un policier des douanes pour avoir du gaz oïl HT. Son regard en disait long sur le dérangement, il n’était pas content pour une si petite quantité.
19.12,
A 9 h 00 je branche la radio VHF comme d’habitude sur le canal 72.
Bernard m’appelle en me disant qu’il a une mauvaise nouvelle à m’annoncer. : quelqu’un est rentré cette nuit dans mon bateau par le hublot de la chambre bâbord de mon bateau, j’ai environ 400 € qui ont disparus ainsi que le porte monnaie de Françoise, je pense que c’est Georges qui a fait le cout du fait que j’ai refusé de lui donner 300 escudos. Il a signé son larcin en laissant le porte feuilles sur le capot de l’entrée,.
Au premier abord Georges est un gars antipathique qui s’impose à vous par son aplomb et sa persévérance, c’est un gars peut recommandable, il œuvre près de la pompe à gaz oïl au port des pêcheurs de Praia. Un gamin capverdien nous avait prévenus que c’était un voleur, il fait le trafic des moteurs et des annexes volés.
L’après midi nous ne bougeons pas de notre bateau, Nicole tape à l’ordinateur et moi je bricole à bord, la journée se termine en préparant Odysséa pour la nav du lendemain.