CAP VERT - ILE DE MAIO

 4. 12,

Départ pour l’Ile de MAÏO à 5 h 15 du matin, par une nuit noire, sans vent. La lune est cachée par un voile de nuage, ce qui n’arrange pas Nicole, elle stress, car les rochers sont proches, il ne faut pas s’écarter.

Monsieur Perkins est mis en service pour sortir de la baie de Sal Rei qui ressemble à un lac.

Après 1 h 00 de moteur, au large nous touchons une légère brise de 5 nœuds qui augmentera graduellement durant toute la traversée pour se stabiliser à 15/17 nœuds. La navigation est très agréable, grand largue sous grand voile et spi durant les ¾ de la journée.

C’est une journée fructueuse pour la pêche, nous remontons à la ligne de traîne, une bonite de 2 kg environ et après 2 h 00, un thon rouge de 3 kg, ce qui fait râler l’équipage La Bella Flora, qui ne prenne rien avec leur traîne.

Vers 16 h 00, nous faisons un détour dans la baie de Santana pour voir si le mouillage été possible, trop de houle, mouillage impraticable, nous reprenons la navigation vers le port de Maïo ou nous arrivons à 17 h 30.

Après avoir planté 3 fois la pioche, le troisième est le bon, les deux précédents ont dérapés, ci fait qu’à 18 h 15, Odysséa est immobilisé par 6 m de fond sur sable et roche.

Avec l’aide de Nicole, en m’éclairant (la nuit noire ici arrive à 18 h 00), je me mets à vider et à trancher mes 2 prises de la journée que nous partageons avec La Bella Flora.

 Je fini à 19 h 30, on se serait cru dans un abattoir tellement le cockpit était couvert de sang, c’est incroyable qu’un thon rouge peu avoir autant de sang !!

Heureusement que j’avais pris la précaution de mettre un plastic sur les banquettes.

5.12,

En se levant, nous avons devant nous un paysage de carte postale. Une plage de sable blanc, un soleil qui donne à l’eau limpide une couleur turquoise, un mignon petit port de barques de pêcheurs ; c’est l’image du Cap Vert que j’avais en rêve avant de partir.

Nous déjeunons dans le cockpit face à la ville, ou des capverdiens nous observent ainsi que la police locale.

Après le petit déjeuner, je plonge pour voir mon ancre. Elle est coincée entre deux rochers de taille moyenne, ce qui me rassure à moitié, le vent ces jours ci n’est pas très fort, cela passera. Bernard et Françoise viennent nous chercher avec leur annexe.

L’arrivée se fait à la Capverdienne, nous choisissons le moment ou les vagues sont les moins fortes et hop direction la plage. Nous tournons l’annexe de façon que sa proue soit face à la vague, ensuite nous tirons l’annexe sur le sable ; un capverdien a donné son chien en garde à Nicole, et il est venu nous prêter main forte pour mettre l’annexe hors de portée de la marée et des vagues.

Nous prenons la direction de la police maritime ou nous faisons notre clearance, ensuite visite de la ville de Maïo.

Le préposé de la police maritime, un homme fort aimable et parlant français, nous indique tout ce qu’il a visité dans l’Ile, hèle un aluguer, et nous met en contact avec le propriétaire pour nous louer un 4x4 pour la journée de demain.

Nous nous entendons sur le prix, prix très correct (45 €) et donnons rendez vous, demain à 9 h 00.

Ici peu de voiliers débarquent sur cette Ile, l’accueil est beaucoup plus chaleureux et aimable que sur les autres Iles.

La ville de Maïo se situe au Sud-Ouest de l’Ile au bord d’une très belle plage de sable blanc et fin. Le port est utilisé par des pêcheurs locaux aux barques multicolores.

Pour protéger la ville des incessantes attaques de pirates, un château fort disposant de plusieurs canons a été construit au XVIII siècle. Face à la mer se dresse l’église « Igreja  Matriz ». Les maisons de la ville sont très colorées, les rues sont alignées et dans l’ensemble propre, l’ensemble exhale un air de tranquillité et de calme absolue.

La plage est animée par le départ des pêcheurs dés 6 h 00 du matin et leur retour s’échelonne de 11 à 14 h 00 ou l’entraide est de mise, pour tirer les barques sur le haut de la plage.

Derrière la nouvelle jetée au Nord-Ouest de la ville se trouvent les marais salants qui sont aujourd’hui quasi-inexploité.

Nous parcourons les rues de la ville, achetons au marché à un couple de Capverdien, des légumes dont le mari tenait un bébé dans ses bras. Voyant que Françoise s’intéressait à ses fruits et légumes, a collé le bébé dans les bras de Nicole.

La petite fille qui avait dans les 7 mois, regardait Nicole et imitait ce qu’elle faisait. C’était trop chou, la maman rigolait de voir faire son petit bout.

Nous continuons notre chemin jusqu’au mini market ou nous trouvons du pastis de Marseille, fabrication française, pour la somme de 600 escudos (environ 6 €).

Il est 18 h 00, la nuit tombe nous rentrons sur nos bateaux respectifs.

6.12,

Nous partons vers 9 h 00, La Bella Flora nous prennent avec leur annexe. Arrivée sur la plage je descends pour tenir l’annexe, ce jour là il y avait de gros rouleaux ; en arrivant, je trébuche, passe sous l’annexe, et ressort tout mouillé. Le 4/4 nous attendait, dans la voiture je fais séché le tricot et le slip (le maillot était dans le sac), c’était rigolo, surtout le slip qui pendait. Sur le trajet, des capverdiens nous faisaient signe de nous arrêter pour les prendre ; ils montaient sur le plateau arrière du 4/4, (je pense qu’ils voyaient le slip sécher!).

L’Ile de Maïo à la forme d’un œuf étoilé entouré de belles plages blanches, sa superficie est de 269 km² où vivent plus de 6000 personnes. Cette Ile est plate et désertique, son point le plus haut est le Monte PENOSO qui culmine 436 m d’altitude. Malgré son climat arrive et son sol très calcaire, dans le sud, on trouve quelques oasis, des cocotiers et une grande forêt d’acacias. Les dunes façonnent le paysage du nord là ou les vents soufflent le plus fort.

Les routes sont semblables à celles des autres Iles, en pavés où en sable tassé.

Nous arrivons au village de BARREIRO. A l’entrée du village, nous apercevons un troupeau de chèvre menait par un homme chevauchant un bourricot et une femme à pieds laçant des cailloux pour faire avancer les chèvres.

Nous demandons du fromage de chèvre. Un Capverdien nous accompagne, fait du porte à porte afin de trouver du fromage à vendre. Nous allons de ruelles en ruelles, malheureusement il n’y a pas de fromage de chèvre à vendre.

Dans ces ruelles nous apercevons les femmes faisant la lessive à l’ancienne dans une grande bassine avec une planche à laver à l’intérieur.

La route nous mène au village suivant, l’AGOA. Nous faisons toujours du porte à porte demandant d’acheter du fromage de chèvre. Nous arrivons à acheter 3, un capverdien nous guide dans le village afin d’en acheter 2 de plus, pas de succès. Notre visite continue en passant par l’école ; pas d’écoliers mais des biquettes qui se baladent dans la cour, dans les rues nous trouvons des porcelets se baladant et fouinant dans les massifs.

Nous poursuivons notre route à Ribeiro d. Joao ou notre groupe est pris en charge par Philomène, une jolie Capverdienne, une femme très dynamique qui en allant voir ses camarades réussit à nous avoir malheureux fromage de chèvre. Elle nous explique qu’il n’y a pas beaucoup de fromage car c’est une année sans pluie (pas de pluie = pas d’herbe, pas d’herbe = pas de lait, pas de fromage).

Elle nous invite à rentrer dans sa maison, un intérieur dénudé mais propre. Sa fille tient dans ses bras son enfant, une petite fille nommé Gabrielle, elle a 3 mois, avec de magnifiques yeux bleus.

Nous prenons la route du nord, nous passons Pilâo Cão, Alcatraz, Casca Bulho et Morrinho, pour arriver au parc naturel de Morrinho, un désert de dunes ou quelques vaches paissent en liberté

Ce ressemble aux dunes de la Gironde, ensuite destination Calheta, le port de pêche à la langouste. C’est une petite crique bien abritée avec quelques barques sur la plage où des pêcheurs nettoient et découpent leurs poissons. Nous cherchons un restaurant afin de pouvoir manger. Le seul endroit que l’on trouve est un bar ou l’on nous propose des conserves à cuisiner !!!!

Nous déclinons l’invitation et continuons notre chemin. Le village de Morro est vite passé pour arriver à Villa do Maïo  où nous mangeons sur la plage face aux bateaux.

Nous mangeons une cachupa, plat traditionnel capverdien, (pas terrible la cachupa de l’italien !).

Nous retournons au village de Morro voir un français installé là depuis 2 ans. Il nous invite à boire un pot et nous fait visiter sa maison et son potager.

Nous regagnons Odysséa à 18 h 00.

7.12,

Nous sommes toujours à Maïo, c’est dimanche, nous faisons la grasse matinée puis nous descendons à terre chercher du pain. Sur le chemin, nous sommes attirés par une musique et des chants provenant de la petite église en bordure de la jetée. Nous sommes invités à rentrer dans l’église et à participer à la messe. Nous restons un moment à la porte à les écouter et à les observer. Ils marquent le rythme de leurs mains et de leurs hanches. Tout le monde est endimanché.

A 12 h 00 nous nous baignons dans cette eau limpide sous un beau soleil. Je donne des conseils à Françoise pour qu’elle maîtrise mieux sa peur de mettre sa tête sous l’eau. Elle est volontaire et progresse très vite, malgré une vague qui nous emporte et nous fait rouler sur le sable ou nous nous sommes retrouvés les maillots de bain plein de sable.

Le repas est pris sur La Bella Flora toujours aussi agréable de se retrouver autour de la table.

L’après midi, Bernard et moi allons faire les papiers de sortie et récupérons nos actes de francisation de nos bateaux.