ILES DES CARAIBES - TRINIDAD (suite)
2 septembre,
A 8 H 30, nous mettons Odyssea à une place de la marina pour le changement de la pompe à injection du moteur par un mécanicien de Power Boats.
C’est une place où le bateau doit rentrer dans un espace restreint, entre 2 poteaux. C’est la galère, personne pour nous aider, le vent souffle et le bateau se met en travers. La marée est basse et les poteaux trop haut pour passer les amarres. Après plusieurs tentatives et avec l’aide de navigateurs, le bateau est enfin à quai.
Après avoir lu mon récapitulatif de mes investigations, fait quelques tests, et un essai en mer, le mécanicien diagnostic que la pompe à injection ne fait pas son travail.
Il me propose de changer la pompe à injection par une pompe révisée qu’il possède. L’échange se fait dans la journée avec essais en mer.
Le moteur tourne enfin à 2000 tours et Odysséa avance à 8,5 nœuds.
Cependant, quelques problèmes subsistent, fumée blanche au démarrage, plus fumée noire à 2000 tours. Le mécanicien doit revenir faire des réglages.
3 septembre,
Suite aux ennuis de voiture de location du 28 et 29 août, en compensation l’agence nous octroie 1 journée gratuite.
Nous partons pour les marais de Caroni, mais vu l’embouteillage routier, nous mangeons la grenouille, 1 h 30 pour rejoindre Port of Spain qui se trouve à 17 km.
Donc, nous voilà sur la route du petit village de Lopinot. La circulation et les panneaux routiers étant inexistant, nous sommes obligés de demander notre chemin à chaque changement de direction , nous arrivons au village de Lopinot à 18 h 00.
L'île de Trinidad a eu aussi ses colons français comme le Comte Charles Joseph de Lopinot qui arriva à Trinidad en 1800, construisit une église, une ferme et mit en place une plantation de cacao dans un site magnifique qui porte aujourd'hui son nom.
Lopinot petit village montagnard au cœur de la forêt dans une vallée verdoyante où l’attraction touristique est l’ancienne plantation du Comte François Charles Joseph de Lopinot. La légende veut que les nuits noires de tempête le fantôme du Comte Lopinot revient dans son domaine.
Sa plantation de cacao lui renfloua sa fortune laisser aux mains des révolutionnaires dominicains dont le chef était Toussait l’Ouverture.
Séchoirs à cacao
Au milieu de jardins parfaitement entretenus avec des fleurs, des allées et du gazon, la maison du Conte a été transformée en un petit musée (gratuit), que nous visitons, les jardins contrastent beaucoup avec la forêt tropicale qui nous entoure.
De ce domaine où nous pouvons acheter des produits locaux bio, c'est également un départ pour faire de nombreuses randonnées.
Outre son ancienne plantation, Lopinot représente un autre intérêt culturel d’ordre musical. Ce village est en effet un des principaux foyers d’activités du folklore traditionnel Parang, de racine espagnol aux influences latino amérindiennes que nous avons eu la chance d’écouter.
Par un pur hasard, nous assistons à un petit spectacle privé de Parang. C'est en début septembre 2015, que se passe les élections à Trinidad. Des invités d'Amérique ainsi que des trinidadiens suivent le camion de publicité pour les élections.
C'est devant l'ancienne maison de Lopinot que les musiciens jouent et dansent. Ils sont envoûtés par cette musique rythmée au son du steel band. Nous assistons à un vrai petit concert, c'est un vrai bonheur, pendant 1 heure les musiciens s'en donnent à cœur joie pour le bonheur des invités et de nous deux.
Le concert se termine et nous regagnons Chaguaramas très content de notre balade.
Petite Historique du steel band à Trinidad.
C'est à Trinidad à la fin de 1930 que sont né les premiers tambours métalliques. C'est le seul instrument idiophone de musique qui a été inventé et fabriqué à partir de bidons ou de fûts en acier. Le tambours en acier apparurent.
Les "Trini" sont des gens très musiciens.lors de leur fêtes, ils utilisaient toutes sortes de récipient métallique ( poubelles, bidons ) pour faire de la musique sur lesquelles ils tapaient avec des instruments en bois ou en fer. A la suite de ces nombreux mauvais traitements, des indentations se sont formées sur le fond des bidons. Cela donnaient des sonorités différentes sur ces tambours improvisés. L'ancêtre du "steel pan" était né. A la fin de la seconde guerre mondiale les Américains laissent un énorme surplus de fut de 200 litres qui sont récupérés par les pionniers du steel pan. Ils façonnement le fond des bidons de forme concave et convexe. L'expérimentation dure des années et la déformation concave est adopté ,elle donne une meilleur sonorité .
Le tambour ténor ou « lead pan » est le populaire de la famille des "steel pan", il a la plus grande variétés de sonorités. Quant des musiciens se rencontrent et jouent de la musique ensemble, ils forment un orchestre (a band in english) et voila les fameux "steel band . On trouve des steel band dans toutes les Caraïbes, les orchestre vont de 4 à 8 musiciens et des groupes énormes de plus de 200 personnes capables d'interpréter des morceaux de jazz, de la musique classique, ou du calypso mieux adapté au carnaval.
Du 4 au 7 septembre,
A 17 h 00, nous levons l'ancre pour la quiétude de l’île de Chacachacaré, où nous nous ressourçons loin des bruits du week-end et des cargos. Nous profitons de la traversée pour faire des essais de moteur en mer.
Pendant notre petite traversée, nous nous régalons du superbe coucher de soleil.
Nous mouillons dans la même anse que les fois précédents.
Je profite du mouillage tranquille de cette baie pour nettoyer la coque d'Odysséa, j’enlève les algues et les berniques qui prolifèrent très vites dans cette eau chaude et Nicole finit de confectionner le taud de devant le mat, afin de protéger la cabine avant du soleil .
Le matin en déjeunant, nous observons les pélicans pêcher, quand tout à coup nous voyons émerger la tête d'une tortue, elle vient chercher sa nourriture. Nous sommes les seuls dans cette anse calme .Nous passons un superbe moment à regarder la nature qui nous entoure .
7 septembre,
Ce matin 7 septembre, à 6 h 00, nous quittons le mouillage de Chacachacaré pour retourner dans la baie de Chaguaramas où nous devons faire lever le bateau pour quinze jours de travaux et ensuite laisser Odysséa 3 mois à sec afin de rentrer en France.
La compacte forêt tropicale agrippée aux monts qui cerclent la grande baie de Chaguaramas surplombe une forêt d’un autre type, composée pour sa part de milliers de mâts, ceux des voiliers des chantiers de l’île de Trinidad.
Nous arrivons à 8 h 30 et nous nous plaçons dans la traque du chantier Power Boats.
Sous un soleil écrasant, odysséa est hissé hors de l’eau sur le travelling, puis reposer sur sur sa quille et calé avec des trépieds. Le voila en place pour 3 mois devant un restaurant hindous. Voilà un an et demi que notre voilier n’avait plus séjourné à terre. Qu’est-ce qu’il a l’air pataud ainsi, hors de son élément aquatique, parqué au milieu de tous ces bateaux rangées en rang d'oignons. Mais il a bien besoin d'une série de soins appliquée par moi même et quelques ouvriers du chantier qui me sont venu en aide.
Posé sur ses trépieds de métal, l’échelle remplace l’annexe pour accéder au bateau. Le chantier est un océan de mâts qui remplace notre horizon habituellement fait d’eau, la vie perchés à deux mètres du sol s’organise (empêchant entre autres l’utilisation des toilettes du bord). Des mâts, rien que des mâts, des allées de coques, succèdent les unes aux autres. Après avoir passé des mois dans des mouillages peu fréquentés, bienvenue dans le monde de la plaisance à sec. La situation géographique de Trinidad, en dessous du 11 parallèle, qui jusqu’à ce jour se trouve en dehors de la zone des cyclones, explique la grande concentration des voiliers en cette période.
Odysséa au sec dans le chantier PB.
Nous nous organisons pour commencer le nettoyage du bateau. Un ouvrier du chantier nous nettoie la coque avec un nettoyeur de haute pression.
Nous profitons de cet moment de répit, pour porter l'annexe à un artisan, son local se situe dans un bras de mer, non loin du chantier. Ce artisan doit nous la recouvrir d'une housse en sumbrela (équivalent du dracon en France),.afin de le protéger du soleil brûlant.
A terre, qu’elle chaleur ! Nous rappelons que nous sommes en septembre et que c'est toujours la saison des pluies, beaucoup d'humidité, beaucoup de pluie, peu de vent et de soleil très chaud entre les averses, ce qui ce traduit par une chaleur très étouffante. Le matin en se levant à 6 h 30, le thermomètre monte déjà à 34 degrés.
Les nonos ! Quelle calamité, quand il font leur apparition. Ce sont de minuscules moustiques qui sont présents nuit et jour surtout le soir, ils sont pratiquement impossibles à attraper.
Pour faire la cuisine le midi, Nicole se passe du 5 x 5, afin de ne pas être piquer. Pour la nuit, nous ressortons la belle moustiquaire bleue du Brésil spéciale « nonos » à la maille très fine.
8 au 25 septembre,
Les travaux sur Odyssea
Nous avons remis tous les tauds sur Odysséa pour nous protéger du soleil et des grains de pluie qui ont lieux une fois par jour et varie environ entre trente minute et une heure.
Nicole s'est mis à nettoyer la coque, le matin coté sud et l'après-midi coté nord, de manière afin d'être le plus à l'ombre possible.
Elle en avait besoin, le cleaner a enlevé toutes les traces jaune de la coque. Cependant les traces de pneus fait à Scarborough le long du ponton en bois, ne part qu'avec de l'acétone. Pour ma part, je démonte l'hélice afin de la graisser et changer l'anode. Je fais également changer par le chantier deux filières, dont une a été endommagée en prenant du gas-oil au port de San Sébastien sur l’île de la Gomera .
Par la suite, je me suis occupé de la coque d'Odyssea, gratté la quille aux endroits où la couche de primaire n'a pas tenue, refait le traitement après l'avoir laisser séché.
Les œuvres vives de la coque ont été griffées par les troncs et les branches d'arbres charroyaient par le courant des différentes rivières du nord de l'Amérique du sud dans lesquelles nous avons mouillés. Ces griffures et ces impactes ont fait des empreintes jusqu'au gelcoat, donc ponçage et primaire. A la fin de ce travail qui a pris quelques jours, la coque est fin prête pour recevoir l'antifouling.
J'ai également rehaussé la ligne de flottaison de cinq centimètres car trop basse pour la croisière. C'est fou ce que les petites choses entassées peuvent peser.
Le joint caoutchouc de la jupe arrière est décollé, nettoyé, recollé et vissé.
Nous repassons commande du boîtier WSI Nexus et cette fois-ci nous espérons que notre commande sera honoré.
Nos boudins d'annexe sont enfin recouverts de tissu sumbrela, nous ne brûlerons plus nos cuisses sur les boudins noirs. Elle est grise et toute belle, il n'y a plus qu'à l'essayer.
Nous protégeons le pont d'Odysséa avec des bâches afin que les oiseaux et les volatiles de mer, ne souillent de leurs excréments notre voilier.
Quelques une de ces journées sont entrecoupées de repas avec nos chers voisins qui œuvrent eux aussi sur leur voiliers.
Une soirée très agréable sur le catamaran de Pascal et de Barbara, arrosée de 5 litres de punch qui vont laisser le lendemain un bon souvenir à Nicole.
Les jours passent très vites et notre départ est proche pour retrouvés notre famille en terre de France où nous attend deux merveilleux événement :
La naissance de notre petite fille de notre fille Céline
et la soutenance de thèse de Docteur en Chirurgie de notre fils Cédrik.
Nous quittons Trinidad le 25 septembre, avec un pincement au cœur de laisser Odyssea .Un an et demi qu'il nous porte, nous supporte et nous protège sur l’Océan Atlantique.
Oui je sais ! Mois aussi je croyais qu'un bateau n'avait pas d’âme, hé bien croyez moi, il en a une, je lui parle comme à un ami intime.
« Tu ne vas pas nous laisser tomber ? Tu marches bien aujourd’hui !
Hé bien qu'es ce qu'il t'arrive ? Quelque chose ne va pas ?
Ha, c'est les voiles, elles ne te conviennent pas, je m'en occupe ! »
On tombe amoureux de son voilier, c'est bête, mais c'est comme ça !!
Pour nous, notre voilier est vivant.
Depuis l'arrière de notre bateau, nous observons une iguane alpiniste gravir une grosse branche.
Voilà, le 25 septembre 2015 est arrivé, nous partons sous une chaleur torride en taxi pour regagner l'aéroport et prendre l'avion de British Airways qui nous doit nous amener sur l'autre continent, l'Europe.
Nous vous donnons rendez vous à l'année prochaine, pour continuer à suivre notre voyage aventureux.
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