ILES DES CARAIBES - TOBAGO (suite)
3 juillet au 12 juillet,
Départ à 9 H 00 , pour la baie de Man of War Bay, où se situe Charlotteville, petit village de pêcheurs.
45 milles nautiques à parcourir sur un trajet ou le vent souffle Est Nord Est, nous faisons 15 MN sous voile et le reste au moteur sur une mer maniable.
Tout en naviguant, Odyssea se transforme en salon de lecture.
L’île se dessine verte au milieu du bleu aquatique et du bleu céleste, elle dévoile ses contours escarpés dans la chaleureuse lueur matinale.
L’ancre se plante par 15m de fond dans les eaux cristallines de la baie devant le village de Charlotteville.
Charlotteville
Village de pêcheurs, effluves d’un ailleurs qui nous dépayse totalement de la Guyane et du Suriname.
La grande baie « Man of War Bay» face au tranquille, pittoresque et authentique village de pêcheurs collé à la colline, n’accueille que quelques voiliers, un pour le moment. Eaux transparentes, si claires qu’en annexe il nous semble que nous ramons au-dessus d’un aquarium. Envie pressante de nous y immerger, au détriment des périples à terre.
Plonger, nager, descentes sous l’eau en apnée; enfin, les eaux cristallines dont nous avions rêvées depuis plusieurs mois. Nous ne cessons d’écarquiller nos yeux sous notre masque de plongée. Lorsque nous hissons la tête hors de l’eau, ce sont de majestueux pélicans, ainsi que des frégates aux queues fourchues qui nous survolent.
Le bal des pélicans en pêche, à l’envol lourd est une vraie distraction. Ils plongent comme des pierres dans l’eau avec leurs becs grands ouverts et écopent avec leur poche sous leurs becs leur pitence, une fois repus, ils se posent sur les barques des pêcheurs, qu’ils immaculent de leurs fientes, où ils déploient leurs ailes pour les faire sécher
Sur le rivage où s’étalent de superbes plages, les barques bariolées des pêcheurs attendent à l’ombre des cocotiers.
La vente de poissons ce fait au son des lambis (gros coquillage percé à leur extrémité) dans les pêcheurs souffle pour appeler les clients.
En surplomb, la forêt luxuriante recouvre les collines au-dessus de maisonnettes coquettes et soigneusement entretenues, s’enorgueillissant de jardins admirablement fleuris.
Dans l’école des répétitions de danses africaines exécutées par des jeunes de Charlotteville on lieu au son des percutions.
Les arbres fruitiers sont alourdis de mangues, d’énormes avocats, de citrons qui alimente la corbeille de fruits du bord. L’île est prospère, cela se sent et se voit.
Au village, la population se montre d’une gentillesse, d’une simplicité, d’une spontanéité qui fait chaud au coeur. Si les femmes semblent tenir les rennes de la maison et de l’éducation des enfants, les hommes en revanche nous apparaissent souvent plus décontractés, et beaucoup arborent de longues dread locks cascadant quelquefois jusqu’à la taille, parfois enveloppées dans un bonnet crocheté aux couleurs de la Jamaïque.
Les « vrais rastas » ne se coupent jamais les cheveux ni les poils, qui, se transforment naturellement avec le temps en ces noeuds de cheveux crépus emmêlés en eux-mêmes. Certains portent même des dreads locks dans leurs barbes. Le mouvement rastafari, une religion, ou une idéologie, ou simplement un mode de vie. Univers très cool, très « yeah man », très « rasta man », très reggae, très émanations de ganja.
Nous passons 10 jours paisibles. Le vent tourne sans arrêt dans le fond de la baie et Odysséa se met à imiter les risées ce qui ne favorise pas la charge des batteries avec les panneaux que je réoriente constamment.
Je suis en admiration devant le cacayoier.
Nous faisons la connaissance de Charlotte et de Serge, un couple à la triple nationalité Suisse, Français et Néo-zélandaise dont leur voilier KUAKA porte le pavillon de Nouvelle Zélande.
Nous sommes invités et nous les invitons à l’apéritif sur nos voiliers respectifs, cela a été deux bonnes soirées très animées.
La baie est surveillée par le vestige de la Cambleton Battery.
Cambleton est l’une des nombreuses batteries autour de l’ile. Le but de ces batteries était d’aider à protéger l’expédition de diverses baies où le sucre était chargé.
Deux canons étaient érigés en 1777 vers le large, et protégeait la baie car les pirates Américains pillaient les îles Britaniques pendant la guerre d’indépendance Américaine.
A Charlotteville, on pourrait y rester encore et encore. Mais les lagons du Sud de l’île plus ensoleillés en cette saison nous attirent, et puis nous n’avons pas tout le temps devant nous, il nous faut bientôt partir au chantier afin de prendre rendez vous pour faire monter Odysséa et laisser le bateau à sec afin de rentrer quelques mois en France.
Le 13 juillet,
Nous quittons Charlotteville après avoir fait notre sotie à la douane, direction Store bay. Navigation très agréable avec un bon vent portant qui nous pousse à 6/7 nœuds, accompagné par de grands dauphins qui font des bonds au dessus de l’eau en nous accompagnant.
Le temps que j’aille récupérer l’appareil de photos, un grand dauphin, chose extraordinaire que l’on voie dans les marylands mais jamais en mer, s’est mis à la verticale, et marche arrière sur sa queue pour saluer Nicole qui prenait son poste d’observation sur le bacon de l’étrave.
Nicole en est restée pantoise. Suite à ce spectacle, une dizaine de dauphins nous ont offert un ballet en sautant devant l’étrave, se tournant sur le coté pour regarder Nicole en montrant leurs ventres bancs. Ils nous ont accompagné durant plus d’une heure.
A 18 H 30, nous amarrons Odyssea à une bouée à Store Bay. Nous sommes surpris d’être le seul voiler.
Le 14 juillet,
L’annexe est mise à l’eau puis posée sur la plage. Nous voilà parti en bus à Scarborough
Dans les rues bondées de monde se croisent une population venue des quatres coin de l’île : vieilles dames élégantes, dans leurs tailleurs sur mesure et leurs grands chapeaux qui leur confère un air de dignité, doudous massives, hommes jeunes et moins jeunes adeptes du mouvement rastafari et écoliers en costume. Dans la ville peu de blancs et peu de touristes
Les épiceries sont un peu mieux achalandées qu’ailleurs sur l’île, mais le choix reste succinct. Beaucoup de produits d’importation depuis l’Angleterre.
Au marché, les épices, les fruits et les légumes, nous ravissent par contre les yeux et les papilles.
Le jardin botanique dans le centre de Scarborough est un endroit reposant et un havre de paix, bien entretenu où la dégustation et la cueillette des mangues est gratuite.
Le 15 juillet et 16 juillet,
Visite du château le Fort King George à Scarborough. Construit dans les années 1770 pour défendre Scarborough, la nouvelle capitale de l’île.
Pendant l’occupation française (1781-1793), il était appelé le fort Castries d’après le marquis de Castries, qui était à cette période le ministre français de la guerre.
1793 les anglais reprennent Tobago et le fort George était agrandi et maintenu jusqu’à 1854.
Ce fort soigneusement reconstitué est un monument important du patrimoine Tobagonniens.
Des structures intéressantes a explorer : la cantine des officiers, le lieu de stockage de la poudre, les casernes, réservoir de cloche, la prison et le phare.
Son emplacement fournit une vue panoramique de Scarborough.
Le lendemain, nous louons un scooter pour se balader dans l’île et faire notre sortie de Tobago à Scarborough.
De là, nous prenons la route de Plymouth sur la côte Nord. Pour y parvenir nous traversons l’île par son milieu sur une route qui serpente dans la montagne. Plymouth est une petite ville avec un petit port de pêche.
Deux lieux à voir, hormis la côte sauvage où la houle du large se casse sur la falaise, la tombe Mystérieuse de Betty Scotta épouse d’un marin tapageur, Alexandre Styvens, morte en accouchant et enterré par son père dans un coin de son jardin, dessous une grande stèle portant une grande inscription, mais les documents de l’église porte confusion à son sujet.
Le Fort James à Plymouth qui date de 1760 construit par les anglais, avec une alternance de possession avec les Français-Anglais jusqu’en 1803, où Sieur Sanuel Hood en pris définitivement possession.
De là en remontant la côte vers l’Est, nous nous arrêtons à l’Armos Vale Waterwheel, vestige d’une ancienne plantation sucrière du 18 siècle. Le Waterwheel (moulin à vent et à eau), importé d’Ecosse et monté pièce par pièce, avec sa grande roue qui servait à broyer la canne a sucre
Puis Castara petit village de pécheurs blotti dans une baie aux pentes abruptes, que nous descendons en scooter bien prudemment, sur une route pleine de lacets. Nous atterrissons sur une petite plage touristique où des pêcheurs sont entrain d’écailler leur pêche du jour sur le bord de la plage.
Sur la route du retour, nous faisons une halte au village de Black Rock. Ce petit port pittoresque est situé à l’extrémité d’une route en pente où se situe le petit fortin Bennet, qui a été construit par les hollandais entre 1628 et 1636.
Le pourtour de l’île est parsemé de ces petits forts qui protégeaient chacune des baies de TOBAGO.
Tobago reste une excellente escale très reposante qui nous laisse un très bon souvenir…
A nos lecteurs,
Nous prenons du retard car nous avons des ennuis avec nos 2 ordinateurs. L’un est HS, carte mère morte et le petit celui de navigation est très fatigue, plus de clavier, juste un clavier numérique mis en place par le réparateur.
A bientot sur le blog.