GRENADE - CARRIACOU
25 janvier,
Journée balade. Nous partons en taxi bus visiter l’île de Grenade.
Le bus n°1 pour nous rendre à Port st George. À la gare routière nous prenons le taxi bus n° 7 pour nous rendre à Annandale Falls, la plus belle cascade de Grenade, perdue dans la forêt vierge, elle est aménagée avec des chemins balisés où nous y découvrons un caféier avec ses graines.
La cascade est modeste, pour ici elle est importante.Nous descendons par la route vers Constantine Boca, pour prendre un taxi bus afin d'aller à Grenville sur la côte Est de l’île.
Cette descente de 5 km, bordée d'hibiscus et de bougainvilliers, est fort intéressante par la découverte d'arbres muscadiers que Nicole a pris pour des citronniers. Effectivement la feuille ressemble à celle d'un citronnier, les fruits sont jaunes comme de petits citrons en forme de poires.
Puis en regardant parterre, nous avons trouvé les noix de muscade, maquillés en rouge comme les indiens avec leur peinture de guerre. Nous en ramassons quelques unes enveloppées de leur filet rouge.
Poursuivant notre chemin, des cacaotiers nous font un clin d’œil ; bels arbres chargés de belles coques jaunes de cacao qui pend aux branches. (photo de la coque).
La gousse ouverte en deux, montre leur fèves blanches immaculées.
Nous arrivons à Boca après 1 h 15 de marche. Nous nous arrêtons devant des fruits vendus par un jeune homme coiffé d'un bonnet à la Bob Harley. Ces fruits de couleur rouge ressemblent à des pommes. Il les appellent des cachous, il nous en offre un en dégustation. La chair est blanche, juteuse et délicieuse,avec une ressemblance entre la poire et la pomme, avec en fin de bouche un goût âpre. Nous repartons avec un poche de cachous.
Et à ce moment là, le bus n° 6 arrive, nous lui faisons un petit signe, il s'arrête et nous voilà parti pour Grenville par une route tortueuse où les descentes et les montées font frémir, la conduite sportive de notre chauffeur n'est pas là pour adoucir nos frissons. Malgré tout nous arrivons entier et sans encombre à destination.
L'intérieur de l’île est humide, montagneuse, recouverte d'une forêt tropicale verdoyante, une grande transition avec la côte et ses plages de sable blanc.
Grenville est située sur la côte au vent, loin des routes habituelles des plaisanciers et des touristes. C'est la deuxième agglomération de l’île. Il fait une chaleur moite, humide, pas beaucoup de soleil.
La ville est paisible où tout est couleur local, avec ses pêcheurs aux barques colorées, ses commerces et ses bars-restaurant nichés dans des bâtisses de pierre et de bois datant de l'ère coloniale.
Le marché au centre de la ville est peu habitué à être visité par des touristes de la voile. Assez typique, son marché aux poissons ou flotte dans l'air, l'odeur du poisson séché..
L'église de Grenville avec son clocher carré ressemble à un donjon de Château Fort dont les palmiers nous ouvrent l’accès. C'est une escale hors du temps et des sentiers battus .
Après un repas tout à fait local, (poissons avec sauce sucrée et nouilles agrémentés de légumes), nous reprenons notre tour de l’île avec notre 4ième taxi bus, n°9, direction la ville de Sauteurs, tout au Nord de l île de grenade.
Sauteurs, lieu tragique où les derniers caraïbes furent acculés au bord d'un morne surplombant la côte Nord par les français, ils ont préféré la mort à la reddition. Les caraïbes sautèrent dans le vide. Le lieu fut baptisé le morne des sauteurs (caraib's leap).
Sur les hauteurs, une église qui domine la ville attire notre regard. Elle est en brique rouge. Pour y accéder nous prenons un escalier à flan de colline.
Une cérémonie d'enterrement a lieu avec des chants type gospel, accompagnés de musique rythmée.
Une grande plage où des barques colorés de pêcheurs sont posé à l’abri des cocotiers.
Nous prenons notre taxi n° 5 qui nous assure le retour sur Port St George par la route côtière. Nous traversons les villes de Victoria, Gouyave ; repérons quelques mouillages qui pourront nous servir lors de la remontée de cette côte en bateau pour aller sur l’île de Carriacou notre île suivante. Nous repérons deux mouillages, Halifax Harbour et Dragon Bay.
Arrivée à St George, nous penons notre dernier bus n° 1, qui nous amène à notre mouillage où nous nous reposons de cette belle balade à la découverte de Grenade.
26 janvier,
Nous passons la matinée à préparer Odysséa pour le faire lever à 11 h 00. L'inquiétude monte car le vent ce main ne faiblit pas dans la baie. Inquiétude non fondée, en arrivant au chantier , plus de vent. Faut dire que le chantier se trouve complètement au fond de la baie derrière un promontoire rocheux, de plus l'accueil du personnel compétent du chantier nous rassure.
Nous voilà sur sangles pour 2 heures, Nicole profite des machines à laver du chantier le temps que le mécanicien nous démonte et remonte notre hélice Max Propre.
A 13 h 00, remise à l'eau, et essai du pas de l'hélice, tout est OK !
Nous voilà repartis au mouillage pour faire de l'eau, récupérer les messages internet afin de quitter la baie pour partir le lendemain.
27 janvier,
A 12 h 30, nous quittons le mouillage de Prickyl Bay pour Dragon Bay. Mer forte et vent de 25 nœuds, nous accueille à la sortie de la baie avec des grains de pluie qui lave Odysséa. Sous génois 8 tours, valeur foc 2, nous marchons à 6–7 nœuds dans une mer bien formée avec une grande houle qui nous pousse. C'est là que l'on s'aperçoit que Prickyl Bay est bien abritée.
Nous passons la pointe des salines sur laquelle se trouve l'aéroport international de l’île. Nous laissons Morne Rouge Bay et Grand Anse Beach sur tribord avec un vent presque de travers.
Nous sommes arrivés au pré à Dragon Bay et avons posé la pioche. Les fonds sont favorables au snorkelling (en bon français , palmes, masque, tuba ,( PMT)).
Maillot de bain enfilé, PMT mis, me voilà à inspecteur les fonds d'algues et de corail, où nagent des poissons aussi variés que dans un aquarium. Je suis surpris par un banc de 5 barracudas de taille moyenne, avec des gueules peu sympathique et leur dents acérés qui m'observent avec un air de dire (que vient faire ce mammifère dans nos eaux).
Dommage, je n'ai pas pris mon fusil à harpons.
Nous passons la nuit en compagnie de 2 catamarans charters.
28 janvier,
Le mouillage s'est avéré rouleur, notre nuit a été mouvementée. Nous mettons les voile à 8 h 30, pour notre prochaine étape, l’île de Carriacou.
28 milles nautiques en route directe, étant donné que nous avons le vent dans le pif, il faut tirer un bord au Nord de Grenade vers la ville de Sauteurs, ce qui nous rallonge la route de 10 milles nautiques. La mer est agitée avec une grande houle entre l’île de Grenade, Ronde Island et Carriacou. Le trajet est fait avec 25 nœuds de vent à 6,5 nœuds.
A 15 h 45, ancre mouillée, bière à la main, je contemple Tyrrel Bay, que décore une soixantaine de mâts de voiliers. La baie malgré de bonnes rafales, est bien tranquille, la nuit s'annonce calme. A la nuit tombante, un pêcheur vient nous proposer une langouste. Le pêcheur nous annonce un prix de 40 EC la livre. Après marchandage, nous arrivons à 35EC le kg. Le pêcheur dit qu'il va réfléchir. 1 h après, revoilà notre pêcheur avec une somptueuse langouste vivante, de 2 kg. Nous sommes d'accord sur le prix de 70 EC. Nous n'avons pas l'appoint, je luis donne 80 EC,(la saloperie), il se barre en me disant no monnaie. Je crie, hé ! ma monnaie ! je me suis fait avoir !
La langouste est belle, trop grosse pour notre cocote, nous allons nous démerder, nous coupons les antennes et pliions les pattes. 20 mn après, elle est cuite, le repas de demain est fin prêt, il nous manque que les œufs pour faire une mayonnaise maison.
29 janvier,
Carriacou, son nom viendrait de l’appellation amérindienne « Karyouacou ». Les premiers colons auraient été des français pêcheurs de tortues. Au XVIIIe siècle, leur successeur toujours en majorité français aurait été des cultivateurs qui importèrent de la main d’œuvre africaine. De ce passé subsiste quelques noms d'origine française des maisons de maître, des tours de moulin d'ancienne plantation de canne à sucre et de coton. Aujourd'hui l’île compte 7000 habitants en majorité des descendants d'anciens esclaves africains à peine métissé.
Carriacou est la plus peuplée des îles Grenadines avec 30 km2 dont les sommets atteignent presque 300 m et occupent le centre de l’île.
Bonne nuit comme prévu. Visite de la baie de Tyrrel. Nous débarquons au chantier naval ou se regroupe la majorité des annexes. Jouxtant le chantier le yacht club Carriacou, avec un petit bar-restaurant, où nous apercevons Christophe, rencontré au chantier Grenada Marine à David's Harbour. Des retrouvailles bien sympathiques.
Le pourtour de la plage de Tyrrel Bay est bordé de petits restaurants qui nous tendent les bras. Les barques des pêcheurs aux peintures vives, posées sur le sable à l'ombre des arbres donnent une couleur de gaieté. A l'ombre de ces mêmes arbres, un pêcheur remaille son filets.
Sur la route qui borde la plage de petites boutiques vendent des fruits, des légumes et des œufs. Ces fameux œufs qui nous manquent pour faire notre mayonnaise afin de déguster notre langouste ce midi.
Excellent la langouste, nous n'avons pas pu la finir, vraiment trop grosse pour nous deux, elle fera un deuxième repas.
Nous finissons la journée en visitant la mangrove « le carénage », un abri anti cyclone bordé de palétuviers. Balade en annexe, tranquille en rasant les berges, le moteur au ralenti,. C'est également une réserve à huîtres de palétuviers donc, pêche et cueillette interdite.
30 janvier,
Visite de la ville d'Hillsborough. Après un parcours de 20 mn en taxi bus, nous arrivons à destination. Il nous dépose à la gare routière.
Hillsborough, chef lieu de l’île, est nichée en bordure de la côte Ouest,. La ville ne s'éveille que les jours de marché ou le déchargement des cargos aux docks. Hillsborough ne compte que quelques rue bordées de cases en bois ou de vieilles bâtisses du XVIIIe siècle.
Les quelques petits commerces de la ville bordent la rue principale en bordure de mer où se trouvent également de petits bar-restaurants et la halle aux poissons.
Nous prenons notre repas de poissons (Tazard et légumes) sous un kiosque face à la plage. Nous observons l'allée et la venue des bateaux dans cette eau d'un bleu céleste qui vient mourir par vaguelettes sur le sable blanc très fin.
Nous avons parcouru l'intérieur de l’île en taxi bus, les rebords des routes bordées de béton sont peintes aux couleurs du drapeau de l’île (vert, jaune,rouge). Les maisons sont accrochées aux flancs des colline à moitié caché dans la verdure tropicale. Les chèvres circulent en toute liberté dans l’île.
Le ravitaillement est peu varié et de plus en plus onéreux.
L’après midi s'est passé à se baigner autour du bateau. Muni de palmes, masque et tuba, je fais des apnées dans cette eau limpide et observe la faune de poissons tropicaux (en autre une belle rascasse) .
Surpris par le saut d'une raie au dessus de l'eau, Nicole m’interpelle. Trop tard, je n'ai rien vu.
Oiseau inconu sur la plage d'Hillsborough.
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