NATAL - ILE LENCOIS

6 avril au 7 avril, Départ de Joao Pessoa - Jacaré Village 

A 9 h 00, nous quittons le mouillage au son de la corne de brume, en compagnie de Jean Loup et Marianne, avec leur voilier Yao !

On sort de la rivière ensemble et nous nous séparons. Je prends le cap vers le Nord en direction de la Guyane, et Yao, direction le Sud vers la Patagonie, un beau voyage.

Nous nous éloignons de la côte au moteur afin de prendre le vent du large. La mer est belle, très bonne visibilité, vent faible 5 à 6 nœuds, cap 24 degrés puis 6 degrés.

La journée se passe à faire du pré serré puis pré bon plein avec un vent qui se renforce jusqu ‘à 10 nœuds.

A 4 h 00 du matin sous une nuit noire sans lune, nous nous mettons à la cape devant le port de Natal. Nous attendons la marée et le jour, pour rentrer.

 

Nous passons devant le fort des Rois Mages et pénétrons dans le port de Natal en passant sous l’immense pont suspendu et allons nous mettre au mouillage devant la marina.

Nous prenons une bouée à 13 h 15. A 13 h 45, nous avons dérapé, le coffre de la bouée est trop léger. Nous allons mouiller plus loin sur ancre, j’ai beaucoup plus confiance en mon ancre qu’à leur coffre merdique.

Nous passons une bonne nuit malgré quelques gros moustiques en début de soirée qui ont énervés Nicole.

8 avril au 14 avril, traversée Natal vers Ile Lençois

 Le 8 avril, 

Après une bonne nuit, nous quittons Natal, que nous avons déjà visité avec Cédrik et Marion.

A l’embouchure nous remontons vers le Nord, direction l’Ile Lençois, 680 milles à parcourir et bien sur nous naviguons au pré, alors que la météo annonçait du vent de travers.

Nous finissons la journée pré bon plein. A 19 h 00 vent de travers avec peu de vent, une houle qui nous secoue, qui fait frapper les voiles et nous empêche de dormir.

Malgré cela, nous parcourons 101 milles, soit une moyenne de 4,23 nœuds avec une moyenne de vent estimait à 6,5 nœuds avec le spinnaker (voile de vent faible, ou spi).

Le 9 avril, 

Ce matin gros grain à 3 h 00, cela nous oblige à rentrer de la voile, ensuite plus de vent, re belote à 5 h 00, vent moins fort, orage et vent.

A 11 h 00, envoie du spi, à 14 h 00, nous rangeons le spi, gros nuage menaçant et nous finissons la journée avec le génois sous un ciel nuageux.

Le 10 avril,

Nous avons parcouru 127 milles en 24 h 00.

A 11 h 00, j’affale toutes les voiles, mets le spi, vent faible, le vent oscille toute la journée entre vent de travers, grand largue et vent arrière.

La traîne est mise en place, en début de matinée une prise. Nicole pendant son quart, m’appelle.

C’est trop dur, je ne peux pas ramener la ligne. J’ai un gros poisson qui saute.

Je mets les gants de cuir, et me voila entrain de ramener la ligne de traîne. J’ai au bout un poisson très combatif avec une grande crête dorsale et un sabre en bout de museau. C’est un Marlin d’environ de 1,5 m. J’arrive doucement à le ramener à la poupe d’Odysséa et là je le croche et en le sortant de l’eau, sur un coup de queue sur l’échelle de bain, il se décroche, adieu le repas du midi, je suis dépité, pour une fois que j’avais un gros poisson. Je suis un piètre pêcheur !

Le 11 avril,

A 4 h 00 du matin, grosse pluie avec rafales à 25-30 nœuds. Ensuite peu de vent de plus il est instable, je pense que depuis 2 jours la ZIC (Zone Intertropicale Convergence) nous embête.

Malgré cela nous avons parcouru 113 nautiques avec beaucoup de manœuvre de voiles.

A 21 h 00, nous avons un vent de Nord Est de 8 à 10 nœuds et nous marchons à 5,5 nœuds toute la nuit.

Le 12 avril, 

Le vent d’Est est toujours là, en 24 h 00, nous avons parcouru 111 milles nautiques.

A 5 h 00, j’aperçois un porte conteneur qui fait route vers l’Est. Un peu plus tard, à 7 h 00, j’aperçois les bateaux de pêche brésiliens sous voile, cela présage l’approche de grand port comme Sao Louis sur l’Ile de Maranhâo.

Je me suis lancé cet après midi à faire un poulpe avec un gant en caoutchouc, et ma foi il est réussi, je suis content de moi.

A 18 h 00, je mets le moteur en marche pour charger les batteries car le soleil nous fait défaut.

A 19 h 00, le vent tourne une fois de plus et la pluie arrive et s’installe. Je pensais en avoir terminé avec les vents variables. Eh bien non !

Le 13 avril, 

Cette nuit je n’ai dormi que 2 heures seulement, les voiles ont frappées toute la nuit. J’ai mis des élastiques un peu partout pour freiner les coups de rappel du génois.

Avec cette houle et pas assez de vent pour appuyer les voiles, Odysséa roule et les voiles souffrent.

Alors j’essaye toutes les solutions pour éviter que les voiles claquent. Je mets de gros tendeurs en double au point d’écoute du génois, il est frappé sur le taquet à l’arrière, cela amorti les coups de rappel du génois.

A 8 h 30, je sors le génois et je mets le spi. Les coups de rappel sont moins forts. A 10 h 30, le vent à forcit, il est limite pour le spi que je rentre, je remets le génois en fonction et rentre la grande voile car elle masque le génois, je suis 3/4 arrière.

Le 14 avril,

 A minuit le vent baisse, je renvoie de la toile. A 6 h 00, vent variable de 2 à 10 nœuds. Ce qui est très dur pour les voiles et moi, car je rentre et je sors de la voilure pour soulager les voiles qui ne sont pas de première jeunesse.

A 10 h 30, nous apercevons une dune de sable à l’horizon, sur laquelle se détache un bateau de pêche.

12 h 00, nous longeons la côte Sud Est en direction de l’Ile Lençois. La mer change de couleur, du bleu roy, elle passe au vert bouteille puis au gris marron, la profondeur est de 15 m.

J’observe pendant quelques instants la mer, je me méfie et je rentre les voiles. Nous marchons au moteur, sur tribord beaucoup de déferlantes sur les bancs de sable.

12 h 40, nous nous dirigeons vers l’Ile Lençois, nous croisons 2 bateaux de pêche qui ont posés leurs filets en travers de notre route.

13 h 15, nous rentrons dans la passe de l’Ile, petites cahutes de pêcheurs à l’entrée puis mangrove de chaque côté. Nous avançons prudemment par 6 m à 8 m de fond.

Les warpoints donnés par mes prédécesseurs, me rassure malgré tout.

A 13 h 45, nous posons la pioche au milieu du chenal, devant d’énormes dunes de sable, qui nous rappelle celle de notre région, « la dune du pyla » sur le Bassin d’Arcachon.

Nous regardons autour de nous, et pendant quelques minutes, nos yeux enregistrent les photos qui se déroulent devant nous. Dans un silence absolu, nous observons un héron blanc qui pêche dans la mangrove, ainsi que les divers genres d’oiseaux qui survolent notre bateau, au loin devant la proue du bateau, des petites barques de pêcheurs sont mouillés au milieu de l’eau, à droite un village, à gauche au loin un autre village sur une autre île.

Il faut dire que cette île est tranquille pas un bruit, aucun autre voilier juste quelques pêcheurs qui passent.

Après cette navigation de 6 jours et 5 h 00, en ayant dormi très peu, nous faisons un bon repas et nous nous installons dans le cockpit pour un sommeil bien mérité.

ILE LENCOIS

Le 15 avril,

Nous avons passé une excellente nuit, mouillage tranquille et agréable.

Ce matin, les pêcheurs passent avec leur barque à côté d’Odysséa, en faisant des signes de la main, pour nous dire bonjour.

Cet après midi, nous descendons à terre, pour découvrir le village de pêcheurs qui se trouvent juste derrière les dunes.

Petit village dont les murs sont faits de planches de bois, de toit couvert de chaume, avec une clôture de piquets de bois, cela nous rappelle le village gaulois d’Astérix et Obélix.

En passant devant une maison, nous nous arrêtons et parlons avec 2 pêcheurs qui font sécher sur une bâche noire, des crevettes au soleil.

 Nous leur achetons 1 Kg de crevettes séchées pour 12 réals (soit 3,6 €). N’ayant pas de monnaie, le jeune pêcheur nous demande d’attendre et le patriarche qui se trouvait là, nous demande de rentrer dans sa maison. C’est en souriant que nous déclinons son invitation, de peur de le gêner.

Nous nous baladons entre les maisons construites dans le même style.

La seule chose qui nous rappelle que nous sommes au XXI siècle, se sont les paraboles que l’on voit dans les jardins et les éoliennes qui fournissent l’électricité au village.

Pour l’eau chaque maison à sont puit, il faut dire que les dunes de sable font office de château d’eau.

Dans le village, des ruelles de sable, des vaches, des chèvres, des poules avec leurs poussins se baladent en liberté. Nous voyons même les chèvres boire de l’eau de mer sur la plage, puis elles partant se balader dans les dunes.

Durant notre balade, nous passons devant l’école où patiente un petit garçon et voyons le seul bar de l’Ile.

Au alentour du village, nous découvrons des mares d’eau douce où de nombreuses chèvres viennent s’abreuver et des arbres tout rabougrie par la chaleur.

J’ai oublié de vous dire que Nicole à adopter un chevreau, Céline et Cédrik ont un petit frère !!!!

C’est vraiment un monde à part, on ressent une quiétude et une tranquillité dans ce village hors du commun, tout à l’air paisible.

Le ciel se couvrant de nuages gris et le vent forcissant, nous rentrons avec l’annexe au bateau.

Juste au moment de notre arrivée sur l’arrière du bateau, nous recevons sur le boudin de l’annexe, notre lampe de jardin qui nous sert pour le mouillage.

Et plouf ! À l’eau, nous la voyons couler à pic sans pouvoir la rattraper. C’est imaginable le nombre d’objets que l’on perd dans l’eau, et ici l’eau est marron, donc pas moyen de retrouver quoi que ce soit.

C’est en remontant sur le bateau qui nous prenons notre première douche en plein air, cela fait du bien. Les seaux d’eau étaient à poste, et nous les voyons se remplir à une vitesse grand V, c’est un plus pour nous, cela économise notre eau.

Le 16 avril, 

Ce matin nous avons la visite de l’un des pêcheurs qui nous ont vendu les crevettes. Il demande de s’accrocher à notre bateau et nous offre une poche de crevettes fraîchement pêchées.

Pour le remercier, je lui offre une bouteille de vin. Nous parlons pêche et je lui propose de monter à bord. Il me montre comment monter une ligne de pêche avec la grosseur adéquate d’hameçon. Je lui offre une bière et nous parlons assis dans le cockpit.

Au bout d’une heure, je propose à ce jeune pêcheur de 27 ans, papa d’un gamin de 7 ans, de le ramener au village en tirant sa barque de pêche avec l’annexe.

Arrivée sur la plage, il m’invite à entrée dans sa maison et me présente son fils. Il montre  tout fier son moteur longue queue (c’est un moteur de tondeuse avec un arbre d’hélice de 2,50 m qu’il fixe sur le plat bord arrière de sa barque).

Nicole a préparé et fait cuire les crevettes, cela fait beaucoup d’un seul coup.

L’après midi, je confectionne une bâche pour récupérer l’eau de pluie, pas génial, la toile flotte au vent et l’eau ne reste pas. Je suis un peu dépité ! Je cherche une solution.

En fin de journée le vent se lève et souffle très fort. Un gros clapot de Nord se lève, l’annexe bouge tellement que je préfère la mettre sur le portique. La nuit sera calme.

Le 17 avril,

Les dunes de sable devant Odysséa nous tendent les bras. Nous posons l’annexe aux pieds de l’une d’elle afin de l’escalader. La pente est abrupte et le sable est très très fin.

Au sommet de la plus haute dune, le spectacle est extraordinaire, des dunes de sable comme dans le désert et au loin des oasis de verdure avec des points d’eau.

Une vue sur tout l’archipel s’offre à nos yeux, c’est marée basse et les bancs de sable émergent de l’eau, au loin la mangrove bordée de champs de vase sur lesquelles quelques flamands roses cherchent leur pitence.

Depuis le haut de la dune, nous avons une vue sur l’ensemble du village de pêcheurs. Nous voyons passer quelques barques et bateaux de pêcheurs, qui rentrent ou sortent de la lagune et passent aux pieds des dunes.

Après le repas, je monte au mât vérifier mon feu de mât qui se met à scintiller dés qu’il pleut.

Je me mets à frotter la ligne de flottaison, les algues et la crasse y ont élues domicile. Il faudrait que je frotte toute la coque, je ne peux pas, je n’ai pas de visibilité sous l’eau (5 cm c’est maxi), cela me rend malade de voir la coque dans cet état, l’eau claire au Brésil, cela n’excite pas, elle est toujours chargé d’alluvions.

A 16 h 00, nous allons au village de pêcheurs de l’ile Maiau, juste en face des dunes. En arrivant au village nous remorquons un pêcheur et sa fille, en panne de moteur.

Ce village est plus grand que celui de l’île Lençois, avec église, école, bar, épicerie et terrain de foot où des adolescents disputent un match.

L’accueil est fort agréable. Pour la visite du village nous avons été pris en charge par un pêcheur, il nous a montré un voilier d’un français, échoué dans la lagune derrière le village, un dériveur en acier qui fini sa vie là. Quand au français, ils ne savent pas ce qu’il est devenu.

Les maisons sont de même type que celles de l’île Lençois : mur en planches plus ou moins jointés, toits de chaume, le sol est de sable et en planches pour les plus riche.

Nous nous sommes arrêtés au bar du village pour nous désaltérer, un peu poussé par notre guide à la langue pâteuse dû à la cachaça.

Nous sommes repartis avec des mangues qu’il nous a offert.

 

Comments

[Pierre]

Bonjour, avez vous encore a disposition les waypoints d'entrée pour le mouillage de Lençois. Je vous remercie d'avance.

Bien à vous

Pierre